Facebook a 10 ans. Un merveilleux procrastinatorium aussi utile qu’inutile. Il nous offre une occasion quotidienne de tester notre habilité à tempérer notre curiosité et notre attirance vers le vide scintillant.
Durant les 3-4 dernières années, j’y ai vu plus d’idées merveilleuses que dans les 30 précédentes. Ça inspire c’est sûr, mais ces idées géniales sont accompagnées d’égales quantités de nullité et consommées dans des laps de temps qui pourraient être utilisés à d’autres fins plus productives. Pendant que je m’émerveille, je ne suis pas en éveil, je suis en dormance.
S’il était aisé d’atteindre l’essentiel, si essentiel il y a, facebook serait moins une nuisance.
Malgré tout, je ne veux pas me résigner à m’en passer car cette créature a des fonctionnalités salutaires pour le travailleur autonome d’aujourd’hui. C’est comme une bosse difforme sur le tronc d’un arbre. C’est un plaie, une calamité, il nuit à sa croissance mais permet aux grimpeurs de monter plus haut et de voir plus loin ce que la vie peut offrir. Un mal qui sait se faire nécessaire.
Bonne fête facebook, pour tes années à venir, je souhaite que tu sois moins obsédant. J’espère que la jeune génération qui a grandi avec toi contemple aussi le vide se trouvant autour des écrans qui t’hébergent, car dans cet espace se trouve tes racines, et celles de ceux qui te consomme.