Comme les superhéros d’une époque, je dois mettre un costume pour pouvoir utiliser mes super pouvoirs de modeleur d’eau!

Depuis quelques années, lorsqu’on travaille à l’HDG, faut avoir des réflecteurs sur nos vêtements pour être bien vus par la machinerie. Quand est venu le temps de m’acheter des nouveaux vêtements, je me suis arrangé pour être visible! 😉

À l’hôtel de glace (HDG), nous travaillons pour un directeur artistique, Hervé Bouvet. Au travers le temps, il y en a eu plus d’un, dont le controversé ex-maire aux cheveux hirsute de Sorel, mais Hervé est le meilleur jusqu’ici. 🙂  Il communique bien et borde ses désirs d’images au préalable. Un bon DG se doit de comprendre que ses désirs ne seront pas exécutés tel quel, mais à l’intérieur de balises qu’il détermine. Un DG, c’est un constructeur de bac à sable où les egos de sculpteurs peuvent s’épanouir!

Bref, voici ces plans liés aux décors de mes premières sculptures.

Je me base sur ces plans pour faire le décor entourant mes sculptures, deux danseurs de l’époque du french cancan.

Mais c’est beaucoup mieux lorsqu’on y met l’éclairage!

Cette saison, je suis allé à l’HDG huit jours, en deux séances de 4 jours. Une avant Noël, l’autre après, accompagné de Marc Riopel, de St-Côme. Toujours un plaisir de travailler avec lui. 🙂

Cette année, nous fûmes assignés à la chapelle. C’était la première fois que j’y travaillais ainsi. On nous a demandé de faire le “coeur” de ce lieu sacré. Oui, oui, sacré! Plus de 20 mariages étaient déjà prévus à l’horaire alors que nous sculptions. Ainsi, je me suis mis dans un état de connexion avec le sacré pour faire le vortex qu’Hervé, notre directeur artistique, désirait pour ce lieu.

Ce qui est dommage, lorsqu’on sculpte peu de temps à l’HdG, c’est qu’on voit rarement le produit final, éclairé et dans son ensemble. En effet, le reste de la chapelle fut sculpté par d’autres sculpteur.e.s, tel les bancs, le proche d’entrée, les transepts, etc. Et c’est rare qu’on je repasse dans le coin le reste de l’hiver, considérant mon horaire chargé de flocons à sculpter…

La Cabane culturelle, c’est une initiative de la BanQ, Bibliothèque et Archives Nationales du Québec. Elle offre un atelier culturel virtuel GRATUIT à toutes les classes qui s’inscrivent ici. Dans mon cas, on a parlé de mes livres, de l’Ordre du Combat Récréatif, de dessin, de BD et de sculpture, en général et particulièrement de neige.

Le tout se déroulait dans la bibliothèque municipale de Bromont, qui m’a, je dois avouer, redonné espoir en l’avenir des bibliothèques. C’est vrai, avec internet, il serait aisé de penser que ces dernières sont appelées à disparaître mais NON! Ses acteurs.trices travaillent fort à garder ces institutions vivantes, stimulantes, branchées! Bref, bravo à vous!

(sur les photos ci-bas, on voit Olivia Marleau, organisatrice de ces événements extraordinaires. Elle  a pris la relève de Dominic St-Louis, qui avait initié ce projet)

D’ailleurs,  pendant les 4 ateliers d’une durée d’une heure chaque,  j’invitais les participants (plus de 400 classes réparties aux 4 coins de la province) à décider les diverses parties d’une sculpture de créature fantastique, que je réaliserais par la suite…  tout un défi!

J’ai bien aimé cette expérience car, après ces anneés pandémiques où les rencontres virtuelles a bondaient, il était intéressant de voir à quel point l’on avait évolué de ce côté. Grâce à des sondages instantanés et la supervision de “école branchée“, il est possible de rendre ça très dynamique.

Pour plus de détails sur ce projet, il y a cet article fait par école branchée et cet article paru dans la Voie de l’Est.

Cette année, j’ai fait deux bars de glace avec des glaces différentes: l’une préusinée, l’autre issue d’un lac.  Deux méthodes nécessitant des moyens différents et donnant des résultants tous aussi satisfaisants.

Le premier était pour la station de ski Val-St-Côme. J’ai utilisé la glace que le festival de St-Côme utilise et que je connaissais quand même plutôt bien. La “problématique” de la glace de lac est qu’elle vient en format de 6 à 8 pieds de long par 4 de large… et son épaisseur varie en fonction de la rigueur de l’hiver AVANT qu’elle soit sortie de son lac.  Cette année, elle était plutôt sobre avec son 13 pouces (33cm) d’épaisseur.

Toujours est-il que, pour manipuler les 20 blocs de glace de plus 1500lbs à ma disposition, j’avais besoin de machinerie. Or, une des choses qui me fascine dans la sculpture du froid, c’est l’usage de ces dernières, je ne les conduit pas, mais j’ai souvent fait affaire avec des chauffeurs de semi remorque, de pelles mécaniques et autre monstre d’acier et de pistons.

Pour le projet de Val St-Côme, j’ai usé d’une grosse dameuse de piste pour égaliser le sol, puis d’une pelle mécanique pour manipuler la glace.

Voici le résultat, un bar de 16 pieds de façade par 8 de profondeur. Il mesurait 6 pieds de hauteur mais on a enterrer la base de sorte que la base soit très solidement tenue. Tu veux pas que ça te tombe dessus un jour de chaleur, t’sais.

Anecdote singulière: pour la première fois de ma carrière, je me suis gouré dans la sculptures de lettres à sculpter. Le pire, c’est que c’était un bonus, un imprévu puisque nous disposions du double de glace initialement commandée. Bref, on me disait “tu f’ras les lettres de Ski Val St-Côme”… alors j’ai débuté par “S” mais… on n’écrit pas le “S”… On écrit “VSC”! Et j’ai le moment où je catche mon erreur sur vidéo…. yé!

Intéressant de constater qu’un “C” peut contenir un “S” si on ne le vide pas immédiatement…

***

Dans ce même contrat, j’ai fait un skieur. C’t’une station de ski… alors… skieur…  oui, oui!

Suite à ce contrat, j’ai fait un bar dans un hôtel. C’est intéressant comment parfois, face à l’inconnu, les gens préfère clamer leur méconnaissance du domaine plutôt que laisser les pros partager leur connaissances.  Le but n’est pas de rire de ceux qui m’ont employés – je fais parti à l’occasion de ces gens qui parle trop vite – mes les anecdotes en valent la peine:

Ce qui a été vendu: un bar à 20 blocs de glace préusinés de 10″ x 20″ x 40″.

• Anecdote 1: le client désirait son bar de glace à l’intérieur.
  • Réalité: chaque bloc pèse 300 lbs, donc contiennent l’équivalent en eau. Le bar contenait 20 blocs…  Ça fait beaucoup d’eau qui fond ça! De plus, à température pièce, la glace n’aurait pas tenu et aurait probablement fracassé les jambes de ceux qui l’aurait reçue. C’est comme un assemblage de LEGO glissant et pas de bouttes à embouveter…
• Anecdote 2: le maître de restauration voulait qu’on enlève le bar le soir même…
  • Réalité: ça prend autant de temps à faire qu’à défaire, un bar de glace.
  • Solution: lui sculpter une identification amovible. Ainsi, l’hôtel dispose d’un bar pour l’hiver complet, aux frais du client qui l’a commandé initialement. 😉  De rien!
• Anecdote 3: nous n’avions pas accès direct au site du bar. Il nous a fallu pousser nos blocs à bras sur plus de 200 mètres…
  • Réalité: nous avons dû pousser 20 blocs de 300 livres à bras sur 200 mètres, dont des surfaces briquetées. On faisait des sourires entendus aux douchebags qui s’entrainaient au chaud. 😅 😎

Toujours est-il que le résultat fut fort plaisant, et les clients furent ravis!

Il a fait chaud à Dorval c’t’année! Ça a fait en sorte que la période de sculpture fut étalée sur plusieurs semaines, puisqu’il fallait attendre la bonne température.

La sculpture de neige peut difficilement se pratiquer au delà de 3-4 degrés celsius, la neige devient de la sloche et le sculpteur devient mouillé très rapidement. Il est préférable qu’il fasse -40 que + 5!

Depuis maintenant 4 ans, j’offre (en fait, c’est la ville qui offre 😉) aux résidents de Dorval de belles sculptures de neige.

J’ai fait leur mascotte “JET” pendant 2 ans pis des lanternes l’an passé.

C’t’année, le thème tournait autour des animaux arctiques. Avant de les sculpter, je sketche ce que j’ai en tête pour approbation.

Puis après, je les sculpte!

Dans cette vidéo, tu vois l’évolution de la sculpture.

Dans celle-là, j’te jase de l’effet de la température sur la neige, images à l’appui!

Oho! Cela fait depuis 2020 que nous voulions faire cela. Pour des raisons évidentes, nous n’avons pu avant 2023, c’t’année. Ça nous a permis de faire des tests de combustibles et perdre un Alex Girard au passage.

Il y a quelques années, j’avais lancé une couple d’idée au comité organisateur du super festival St-Côme en Glace, sans insister ou trop y corire. Or, c’t’année, les organisateurs.trices ont tout mis en place pour que ça marche. Cela nous a donné une super soirée où nous avons eu un concours de sculpture de vitesse, des spectacles musicaux, de la jonglerie lumineuse, un phénix de glace enflammé et des feux d’artifice… une tite soirée tranquille, quoi.  😉

Voici d’abords les “frites” de glace pour le concours:

Nous étions 4 participants:

• Moé
• Marc “Marcus” Riopel, de St-Côme
• Jonathan “Jobi” Bouchard
• Pierre Turgeon

Voici c’qu’on en a fait et les photos qui furent prises pendant cette partie de la soirée:

C’est Jobi qui a gagné, ce qui lui permettait de mettre le feu à mon Phénix, le chanceux! 😀  Mais puisque c,était moi qui avait tout préparé, je lui ai tenu la tank à propane et lui susurrais des directives à l’oreille…

Toujours est-il qu’il fallait bien le sculpter, ce phénix, avant d’y sacrer l’feu!  V’là quelques images de sa production.

Après ça, une couple d’images une fois qu’on lui a sacré l’feu…

J’ai commencé à le sculpter pendant qu’il faisait -40 dehors…  faut bien s’équiper dans c’temps là!

Si vous êtes curieux et voulez en savoir plus sur ce festival, voyez cet album de la saison 2023 du festival St-Côme en glace, ça en vaut le coup d’oeil!

Le temps file et je dois préparer à souper alors… voici en vrac quelques images de Longue-Rive, dépassé Tadoussac, où j’ai offert du Alex All-dressed comme ci-haut, sculpture, épées, dessin etc; puis Pointe-du-Lac, où j’ai sculpté des sculptures à partir de dessins d’enfant… concept que j’ai adoré!