Recit d’aventure hivernale LA HIÉRARCHIE DES BRANCHIES
Troisième année que je participe à la kermesse hivernale de cette cité nordique. Un nouveau sculpteur se joint au trio, remplaçant Yanick, prisonnier de guerre dans les tours de glace de l’effroyable mascotte velue qui se balade sur le site de la fête des neiges. Ce nouveau sculpteur s’appelle Bob , il sculptera aux côtés du yéti, l’homme des neiges, l’innommable Jobi, talentueux manieur de coutelas pourfendant la neige devant lui. Quant à moi, je dirige cette bande de mercenaire dans l’exécution d’un projet ambitieux : la hiérarchie des branchies. Nous voulons créer un poisson dans un poisson dans un poisson. Le défi technique est notable, le résultat esthétique titillant pour les rétines et accessible au grand public, puisque nous nous sommes inspirés d’un achigan à grande bouche.
D’abords, après avoir mangé notre gousse d’ail, il faut faire quelques exercices pour affronter l’effort immense qui approche… Une fois rendu sur les lieux, on peut voir la muraille de neige à dégrossir. Nouveauté : cette année, tout les blocs se touchent et doivent avoir un lien entres eux. Un bon défi de créativité qui pousse à la franche camaraderie plutôt qu’à la compétition intestine. Première soirée, il faut dégrossir le bloc pour faire ressortir la forme. Il a beau neiger, ce n’est pas grave car nous ne sommes pas rendu à la finition. On utilise des grosses chaînes pour détacher des gros blocs de neige, des sortes de hache à large lame et des vilebrequins pour percer des trous. Une canette de peinture est utilisée pour tracer les parties à amputer. Pour la suite, je n’ai pas d’images à vous fournir car je me suis consacré entièrement à l’œuvre à accomplir. Nous avons travaillé le vendredi 13h00 jusqu’à 1h00, puis le samedi de 8h00 à dimanche 12h00…voici le résultat de l’effort! Donc, après avoir travaillé à -30 degrés durant la nuit, nous avons obtenu un résultat fort appréciable. Voici un pot pourri d’images afin de vous permettre de bien saisir l’oeuvre ainsi que ses sculpteurs et le plaisir qu’on a à faire ce type de boulot. Fait divers, après 1 à 2 heures de boulot ardu à l’extérieur, les gants et bottes commencent à ressembler à des blocs de glace. C’est pourquoi nous nous sommes mis amis avec le gros ventilateurur-chauffrette du chapiteau où il se tient les activités de la fête des neiges. Puis à la fin de toute cette aventure, nous avons obtebu le 1er prix du concours de sculpture sur neige de Rouyn Noranda 2004, mais au coût d’un effort de marathonnien, car il s’agit d’une épreuve physique de plus de 36h de boulot sur 48 disponibles. Des 12h qui restent, il faut compter les 7 repas et la “nuit” de sommeil. Peu étonnant de voir à quel point nous étions maganés à la fin de cette épreuve nourissante… Pour finir ce récit d’aventure, voici un pot-pourri d’oeuvres de nos comparses sculpteurs venus des 4 coins de la province, et même au-délà, comme nos voisins du Nunavut qui ont malheureusement entretenus le mythe associé aux peuples autochtones, qu’ils soient faibles face aux poisons alcoolisés. Malheureux car ils sont talentueux et cette faiblesse ternis leur magnificiance potentielle… Voilà, voyons voir ce que nous réserve 2005, nous aimerions participer à 2 concours ce coup-ci, St-Jean-Port-Joli et Rouyn, à nouveau, pour défendre notre titre… en toute franche camaraderie, naturellement! |